Vicomte Charles Montval [Validé]

Nom : Montval

Prénom : Charles

Age : 43 ans à sa mort, en 1827. Il en est à la 61e année de son existence de fantôme, il est le plus "jeune" de tous.

Statut Physique : fantôme

Statut Social : ex-vicomte de Montval et propriétaire du château. On pourrait dire que son seul statut actuel est d’être le dernier fantôme à avoir fait son apparition en ces lieux, si on peut appeler cela un statut.

Description Physique : il est grand et d'aspect général mince, bien qu'il soit pourvu de grandes mains et que sa taille ne soit pas des plus fines. Ses cheveux châtains lui tombent presque aux épaules et ondulent un peu, ils avaient commencé à prendre des teintes poivre-et-sel quelques temps avant sa mort. Il arbore presque toujours une expression indéchiffrable, un visage fermé. Son regard donne cependant une légère impression de tristesse... Tout en étant rude. Ses lèvres sont fines et légèrement pincées, comme pour afficher sa réticence à parler. Il portait habituellement des vêtements dignes d'un Vicomte ; vestes de brocard, chemises à jabot etc. Mais lorsqu'il a retrouvé le corps de sa femme, il était vêtu de noir : manteau ample, bottes, chapeau haut-de-forme et canne. Une tenue d'extérieur qui ne permettait pas de reconnaître son rang. C'est sous cet aspect que son fantôme est apparu. Maintenant qu'il erre dans le château, il s'est juste débarrassé de son chapeau et de sa canne.
Pour les vivants, il apparaît translucide et entouré de brume. Il lui est très difficile de se faire plus visible que cela et reste donc le plus souvent invisible. La brume est un souvenir du lac qu’il a hanté pendant cinquante ans : on dit que c’est le fantôme de la dame qui s’y est noyée qui provoque ce brouillard permanent.

Description Morale : Charles était un homme valeureux et fiable. Il est issu d'une famille riche mais ses parents ont pris soin de ne pas gâcher son caractère en lui offrant une jeunesse dorée qui l'aurait rendu arrogant. Il était cultivé et intéressant à fréquenter. Au moins dans un premier temps, il a été le plus aimable et attentif des maris.
Son premier tort est d'avoir arraché une fille trop jeune à une voie simple et toute tracée. La disparition de son épouse modifia profondément sa manière d'être ; on disait de lui qu'il savait prêter une oreille attentive aux gens qu'il côtoyait et ne parlait jamais pour ne rien dire... A présent il est taciturne et ne se lance dans des conversations qu'à contre-cœur. Il appréciait le calme, à présent il recherche la solitude. S'il avait déjà une tendance à basculer rapidement dans l'énervement et à être rude de son vivant, à présent il entre régulièrement dans des colères terribles. Malgré et à cause de sa faiblesse.
Il hait plus que tout les fantômes qui s'amusent à hanter les vivants, peu importe leurs raisons, parce qu'il sait que parmi eux se trouve celui qui a provoqué son malheur. Pendant un demi-siècle, il n'a été obsédé que par l'idée de retrouver sa femme. Presque à en devenir fou. S'il est retourné à une existence moins solitaire il y a une dizaine d'année, ce n'est que dans le but de retrouver le fantôme qui l'a poussée au suicide et la venger. Mais ce qui fait de lui un des coupables de ce drame, il l'a complètement occulté de sa mémoire, une manière pour lui de se protéger contre le désespoir et la démence.

Pouvoirs : lecture des pensées et influence des émotions. Etant donné que Charles est celui qui a le moins d’expérience en tant qu’esprit, il est le plus faible. De plus, il ne fait strictement aucun effort pour améliorer ses aptitudes particulières, dont il se serait d'ailleurs bien passé. Il s’arrange juste pour éviter les vivants et ne pas se faire remarquer. Son pouvoir le plus actif est celui de l’influence des émotions car il ne l’utilise pas vraiment volontairement : un vivant réceptif finirait par se retrouver dans le même état d’esprit que lui s’il restait un long moment dans son sillage. Une violente colère de sa part pourrait influencer tous les occupants en les rendant plus irritables et fébriles que d'ordinaire. Enfin, les pièces du château dans lesquelles il a passé beaucoup de temps gardent une empreinte de sa présence et donnent un léger vague à l'âme aux vivants qui les occupent.



Histoire : De son vivant, Charles était un noble, riche héritier d’une grande famille. Son enfance aussi bien que le début de sa vie d’adulte ne méritent pas qu’on s’en souvienne. Ou plutôt, ces souvenirs paraissent fades et irréels comparés à ce qui a suivit le jour où il l’a rencontrée. Cette rencontre marqua le début et la fin de sa vie. Quand il croisa son regard, il était déjà trop tard pour reculer, leur malédiction était scellée. Nous sommes en 1826, sous le règne de Charles X, l'époque de la Restauration, à Paris.

Elle était jeune, beaucoup trop jeune. C’était une fille d’à peine seize ans, petite, blonde, pâle, le visage rond, l’air absent. Elle évoquait une petite oie blanche. Mais toutes les femmes du monde cessèrent d’exister lorsqu’il la vit. Il lui sembla qu’elle représentait tout ce à quoi il avait toujours aspiré sans jamais parvenir à l’effleurer du doigt : un peu de paix et de paradis.
Il s’avéra qu’elle était la fille d’une vague connaissance, elle s’appelait Diane. A la réflexion, il se rappelait bien l’avoir vue une fois alors qu’elle n’était qu’une petite fille. Ce souvenir lui donna le sentiment honteux d’être comme un père tombé amoureux de son propre enfant. Il décida donc de renoncer à cette passion douteuse et fit en sorte d’oublier Peau d’Ane.
Mais l’image de la petite jeune fille blonde, si tendre et si pâle, ses yeux bleu sombre perdus dans le vague ne s’effaçait pas. Il se sentait plus exaspéré et impatient que transi d’amour. Son désir prenait de plus en plus de place dans ses pensées, il essayait de le rationaliser : les femmes l’avaient toujours apprécié et il le leur avait bien rendu dans sa jeunesse en menant une vie de quasi-libertinage. Parmi ses amantes, plusieurs auraient été prêtes à l’épouser avec joie, mais à l’époque il avait préféré préserver sa liberté. Maintenant qu’il avait passé l’âge, il devait éprouver des regrets et vouloir se ranger. Mais il ne voulait personne d’autre que Diane.

Le désir devint besoin impérieux et l’amour devint passion dévorante. Il prit la décision qu’il obtiendrait la main de Diane par tous les moyens, abandonnant moralité et raison. Un peu moins d’une année s’était écoulé depuis leur première rencontre.

Il écuma les réceptions et croisa deux fois le chemin de la jeune fille. Il la courtisa avec patience, discrétion et courtoisie, si bien que celle-ci ne devina pas ses intentions à leur première rencontre. Elle était très peu encline à parler mais il réussit à la mettre en confiance et à engager de longues conversations. Ce qu’il apprit d’elle ne fit que le conforter dans son adoration : Diane s’intéressait aux romantiques allemands, particulièrement à Goethe, préférait la solitude aux soirées mondaines où ses parents l’entraînaient, n’avait pas une très haute opinion d’elle-même. A leur deuxième rencontre, il n’y alla pas par quatre chemins et lui demanda si elle acceptait de devenir son épouse. Il reçut une réponse froide et claire : elle était surprise par sa demande, elle avait osé espéré qu’il ne désirait que son amitié. Elle était déjà fiancée avec un jeune homme de son âge. Ce n’était pas le meilleur parti qu’espéraient ses parents, mais ils avaient accepté son choix.
Lorsqu’il lui demanda quelle aurait été sa réponse si elle n’avait pas été liée à ce jeune homme, elle rougit, parut troublée et s’en alla en se contentant de lui décocher un regard haineux.
Charles Montval, qui avait laissé ses scrupules de côté, n’hésita pas un instant sur la solution à adopter : il était le meilleur parti possible pour la famille de Diane. Il se rendit chez eux pour les convaincre de lui accorder sa main. Ceux-ci hésitèrent un moment et affirmèrent enfin qu’ils lui en parleraient. L’attente ne dura pas longtemps et les préparatifs furent lancés. Le Vicomte pensa qu’elle avait été contrainte d’annuler ses fiançailles par ses parents et qu’elle allait l’épouser contre son gré. Diane paraissait effectivement furieuse contre lui, mais pas pour cette raison : elle lui expliqua qu’elle ne le détestait pas, bien au contraire. Elle était simplement scandalisée qu’il ait osé l’enlever de force alors qu’elle aurait accepté d’elle-même s’il avait bien voulu se montrer un peu plus patient. Bouleversé par cet aveu qu’il n’espérait plus, il lui demanda sincèrement pardon et lui jura qu’il ne l’aurait pas forcée à passer sa vie avec lui si elle ne l’avait pas voulu. Ils connurent un bref moment de bonheur de cet instant jusqu’à leurs noces. Le malaise qui subsistait à cause de leur différence d’âge se dissipa un peu et leur rapport devinrent amicaux.

Le mariage fut parfait, bien que les convives semblèrent surtout consternés par la jeunesse de l’épousée, et la nuit de noce fut désastreuse. La mère et la dame de compagnie de Diane avaient été évasives sur ce qui l’attendait et sa meilleure amie alarmiste au sujet des douleurs de la perte de la virginité. Elle avait décidé d’être forte et courageuse, de subir cette étape comme toutes les femmes mariées avant elle, mais elle fondit en larme alors que son époux ne faisait que dégrafer sa robe. Le Vicomte, galant homme, se contenta de calmer ses pleurs par des paroles rassurantes et de dormir à ses cotés.

Une semaine après leur mariage, Charles annonça à sa jeune épouse qu’il voulait l’emmener vivre avec lui dans un château isolé dont il venait de faire l’acquisition. Comprenant qu’il voulait l’éloigner du monde de peur qu’elle soit tentée de lui être infidèle, elle refusa d’abord, blessée dans sa fierté. Mais elle se laissa convaincre car elle craignait d’affronter à nouveau un ancien fiancé qui avait mal accepté d’être ainsi écarté. De plus, l’idée de vivre dans un château qu’on disait hanté lui parût exaltante, elle qui avait encore le coeur d'un enfant.
La réalité fut cependant plus amère que ce qu'elle avait imaginé. Le château lui paraissait sinistre et sans attrait, beaucoup trop grand pour un couple et quelques serviteurs. Elle se sentit mal, comme oppressée, à l'instant où elle passa le pas de la porte. Certaines pièces la plongeaient dans des migraines affreuses, elle qui n'avait jamais souffert de maux de têtes, et elle avait toujours un peu froid, même quand on allumait un grand feu dans la large cheminée de la pièce qu'elle avait choisie comme boudoir. Elle supporta tout cela deux ou trois jours sans rien dire et, comme elle constatait que ces impressions ne faiblissaient pas et qu'à cela s'ajoutait maintenant une impression constante d'être observée, elle alla trouver son époux pour lui confier ses inquiétudes. Celui-ci ne ressentait aucun de ces malaises et ne comprenait pas ce qui déplaisait tant à Diane dans sa nouvelle demeure. C'est tout juste s'il avait aperçu une forme étrange se mouvoir au fond d'un corridor.
Il supposa qu'elle était simplement impressionnée par les histoires de fantôme et de malédiction et décida de passer ses journées avec elle pour qu'elle se sente rassurée. Il trouva d'abord attendrissant de la voir sursauter au moindre bruit et qu'elle se blottisse contre lui en frissonnant quand elle avait trop froid. Il jugea ensuite ces nouvelles manies avec de moins en moins d'indulgence. Depuis leur nuit de noce, elle se refusait toujours à lui et exigeait malgré cela, à cause de ses craintes, qu'ils partagent le même lit. Le désir contenu commençait à lui peser et l'exaspération le prit lorsqu'il comprit qu'elle ne le repoussait plus par peur de l'acte mais parce qu'elle ne voulait pas être vue par le "fantôme" qui l'observait jour et nuit. Il la sermonna, se mit en colère et en vint à la gifler, mis hors de lui comme il l'était par son attitude exagérément craintive qui lui paraissait fausse.

Le résultat qu'il obtint ne fut pas brillant : Diane changea radicalement de comportement, mais pour devenir hystérique et instable, battre les campagnes à longueur de journée sans même prendre le temps de se coiffer et mettre un chapeau, l'éviter comme la peste et passer le reste du temps cloîtrée dans sa chambre, prostrée sous deux édredons. Elle entrait dans des colères dramatiques chaque fois qu'il osait s'approcher d'elle, éclatait en sanglots sans prévenir et ne réclamait qu'une chose : retourner à Paris. Charles ne savait que penser ; tout ceci était tellement peu naturel qu'il était sur le point de croire aux fantômes, mais il restait une possibilité qui le tourmentait : et si après tout elle ne l'avait épousé que pour son argent ? Peut-être voulait-elle attendre patiemment qu'il crève (ce qui n'était pas près d'arriver à moins d'engager un mercenaire pour s'en charger) et s'amuser comme elle voulait à Paris avec son jeune ami ? Elle avait sauté sur le prétexte de la maison hantée pour échapper à la vie à la campagne.
Leurs nerfs étaient soumis à rude épreuve et leurs disputes furent de plus en plus fréquentes. Un matin, une servante inquiète se présenta au maître des lieux pour lui annoncer que sa femme était introuvable. Elle était venue réveiller la jeune maîtresse à neuf heures précises et son lit avait été trouvé vide et froid. Charles laissa s'écouler deux heures et lança ensuite une grande battue dans la campagne environnante, réquisitionnant les hommes valides du village le plus proche. Sur le moment, les gens trouvèrent étrange qu'il ait cédé aussi vite à la panique. Les recherches ne donnèrent rien, on envoya un groupe pour aller sonder le lac. Le corps de la jeune dame fut retrouvé non loin du bord et ramené à la surface.
Une petite troupe maussade encerclait déjà le cadavre quand le Vicomte arriva, conduit par un adolescent affolé qu'on avait envoyé à sa rencontre. Il se précipita vers sa femme, plus blanche que jamais et ruisselante d'eau, qu'on avait allongée à moins d'un mètre de l'eau. Les gens s'écartèrent sur son passage et on le vit s'effondrer à ses côtés dans un le désespoir le plus total. Il la souleva à demi, constata à quel point la mort l'avait rendue rigide, glacée et pesante, et laissa échapper un cri plaintif, étrange mélange de rage et d'accablement. Le médecin local s'agenouilla près de lui et lui expliqua discrètement les circonstances de la mort. Elle s'était rendue au lac dans la matinée et s'était avancée dans l'eau jusqu'à n'avoir plus pied. Le poids de sa robe aux multiples jupons et de son corset l'avaient entraînée sans peine au fond de l'eau et elle s'était noyée rapidement. Il s'agissait très probablement d'un suicide. Charles écouta tout ceci sans répliquer, tremblant un peu, l'air aux abois, puis il entra dans une colère aussi virulente que brève, rejetant violemment la thèse du suicide, accusant quelqu'un de l'avoir poussée à l'eau. Ses incriminations se perdirent dans quelques sanglots compulsifs et il se tut en se recroquevillant sur lui-même, comme s'il ployait sous le regard des spectateurs. Les domestiques fixaient en effet le mari éploré d'un air implacablement réprobateur et songeaient à un coupable plus précis.
...

Voila j'ai changé les details dans le contexte de l'histoire. Tu auras juste a poster de nouveau dans ce topic pour me dire quand tu auras fini.

Voilà, c'est bouclé ^^.

J'aime beaucoup. T'es validé ! Rebienvenue !