Une réservation au nom de Mayhead ...

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Après que ces bagages lui eu été restitués, Anna se mit en quête d’une voiture pouvant la conduire jusqu’au château.
Voyant passer un chef de quai, elle laissa ses malles au sol et l’intercepta afin d’obtenir les renseignements désirés … Plusieurs minutes plus tard, elle remettait un billet à un employé des docks pour qu’il garde ses affaires en sécurité et se dirigea vers les bureaux de la compagnie de transport.
Un accord étant trouvé, pour un prix des plus indécent, ses bagages furent chargés à l’arrière de la voiture et le douloureux et long trajet jusqu’au château commença …

*Comme elle aurait aimé voyager dans une de ces nouvelles voitures qu’elle avait aperçues à l’exposition d’Atlantic City à New York, en hiver dernier.
Le célèbre Philip W. PRATT avait réalisé une trois roues électrique dont il avait fait une démonstration qui avait occupé la première page du Morning Post pendant plus d’une semaine.*
Mais c’est en voiture à cheval qu’elle subie les dernières heures de son laborieux voyage …

Le château était à présent en vue et Anna ne pouvait s’empêcher de sourire en admirant le style et l’étendue du domaine.
La porte de la voiture lui fut ouverte et elle put enfin rejoindre le hall d’entrée dont la splendeur n’avait d’égale que le silence qui y régnait …
*N’y avait il donc personne à cette heure ?!*

S’approchant du bureau d’accueil, elle appuya sur la sonnette en cuivre et attendit que quelqu’un vienne à sa rencontre …

Invité

Un majordome en livrée apparut de derrière une porte.
En voyant la jeune demoiselle, il eut un sourire tout professionnel et inclina respectueusement la tête.

"Bienvenue à l'hôtel Beauregard, mademoiselle. Que pouvons-nous pour votre service ?"

Il s'adressait à elle avec une exquise politesse et ne la dévisageait pas du tout du regard, ce qui eut été inconvenant.

Invité

Après un rapide sourire, Anna se présenta :

« Je vous remercie ! Auriez vous l’amabilité de vérifier qu’une réservation est bien prise en compte à mon nom, je m’appelle Anna Mayhead. Mon tuteur, le docteur Dannan à du faire parvenir une lettre en début de ce mois … » Sortant de son sac la copie du courrier, elle l’a tendit au majordome, dont l’allure était à la hauteur de la réputation des lieux.

Les jambes et les paupières lourdes, Anna sentait ses dernières forces la quitter, même son ventre vide semblait à présent de moindre importance …

L'ancien vicomte avait observé la scène, caché dans une alcôve plongée dans l'ombre. Depuis que l'hôtel avait ouvert ses portes, il guettait le bruit de la sonnette pour assister à l'arrivée des clients. Son domaine était l'Aile Est, c'était là qu'il avait son ancienne chambre, celle de son épouse et même son ancien bureau. Il n'était vraiment pas ravi que les nouveaux propriétaires aient profané ce lieu pour en faire des chambres pour nobles clients, mais son obsession de ne surtout pas faire peur aux vivants l'avait empêché de faire quoique ce soit contre ça. Le fait que son pouvoir les aient malgré lui influencés dans le choix de l'aile dans laquelle ils avaient installé leurs propres quartiers était du reste bien suffisant.
Pour l'instant, aucun noble ne s'était encore présenté pour un séjour. Cette jeune fille était-elle simplement riche ? Son oncle étant un docteur, on pouvait supposer que c'était le cas. Si sa chambre devait tout de même être une des pièces de son domaine, il serait contraint d'aller ailleurs avant de la déranger avec son maudit pouvoir. Et s'il n'était pas très bientôt fixé, il serait contraint de s'en aller sans avoir trouvé réponse à sa question, avant que cette satanée brume ne s'étende trop.
Il ne s'était jamais soucié de ça lorsqu'il hantait le lac, mais depuis qu'il était ici et que des vivants avaient fait l'acquisition du domaine, il s'était trouvé face à un problème épineux : s'il restait trop longtemps au même endroit, il ne pouvait empêcher un léger brouillard tout ce qu'il y a de plus réel de se former autour de lui, même en étant lui-même totalement invisible. Il recherchait donc les endroits aérés et restait à l'extérieur quand il n'était pas dans l'Aile Est. Il hanterait sans doute le parc lorsque les vivants y éliraient domicile... Ou peut-être que le moment était venu de chercher la compagnie des autres fantômes ? Et d'enfin retrouver le coupable...

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L'employé vérifia le nom puis sourit à la jeune dame.

"Je confirme que nous avons bien une réservation à votre nom, mademoiselle.
Nous vous avons installée dans la chambre 122, au premier étage. Je vais faire appel à un porteur et il vous montrera où elle se trouve.
Il y a un cordon qui donen directement ici. Sonnez et nous viendrons immédiatement."

Il lui sourit encore et fit signe à un jeune homme en gilet de s'approcher.
Le jeune homme prit les valises de la dame et se dirigea vers l'escalier.
"Suivez-moi, m'dame."

Il avait l'air vraiment jeune, peut-être 13 ou 14 ans.

Invité

Anna remercia le majordome et suivit docilement le jeune homme le long des escaliers menant à l’étage.
Un détail dans un coin de la pièce attira son attention mais en s'y attardant, elle ne constata que les motifs peints de la tapisserie murale.

Elle rêvait de s’allonger sur un bon lit, de dormir jusqu’au petit déjeuner du lendemain et de dévorer tout ce que l’on amènerait à sa table … Elle jeta un regard amusé aux fesses du jeune porteur et se fit la remarque que si le service n’allait pas assez vite, elle finirait peut être même par dévorer un serviteur ou deux.

C’est sur cette idée puérile mais amusante, pour la critique fatiguée qu’elle était, qu’elle pénétra dans une magnifique chambre aux teintes bleutés et dorées.

Meublée avec soins, les fenêtres donnaient sur un grand jardin et le lit semblait murmurait une incantation, la priant de le rejoindre au plus vite … Elle remercia vivement le jeune homme et se colla le dos aux lourdes portes à présent fermées, afin de contempler plus à son aise, la pièce ou elle passerait les prochaines semaines.

Alors qu’une ombre passait vivement dans son champ de vison, Anna sursauta, puis éclata de rire en se disant qu’il fallait vraiment qu’elle se repose avant de voire apparaître des farfadets derrière les vitres. Elle se rua donc sur le grand lit à baldaquins et après avoir projeté ses bottines de l’autre côté de la chambre, elle s’assoupie non sans un certain malaise persistant mais bien vite oublié …

Invité

Message hrp : ta chambre a été créée.

Poste là-bas ensuite.

Charles regarda le couple prendre la direction de l'aile sud et fût ainsi rassuré sur la position sociale de la jeune fille. La partie du château dans laquelle il avait l'habitude d'errer et le lieu où il avait trouvé la mort resteraient inoccupés, mais pour combien de temps encore ?
Il avait remarqué que le regard de la nouvelle cliente s'était perdu un instant vers l'endroit où il se trouvait. Sans pour autant paraître s'inquiéter de la présence du léger voile brumeux qui commençait à y apparaître. Il se tourna vers le mur et le fixa d'un oeil morne, en croisant les bras sur sa poitrine et prenant une attitude méditative. Il décida enfin de partir à la recherche de la compagnie de ses semblables.

[Salon bleu]